Chapitre 3 Une intrigue de cour - 2

- Partez ! Au nom du ciel, retirez-vous. Ayez pitié de moi ! supplia-t-elle.

- Je partirai quand vous m'aurez donnez un gage, un objet que vous avez porté, une bague, un colier, qui me parlera de vous !

- Et vous partirez, vous le promettez ?

Anne d'Autriche rentra dans sa chambre et revint avec un petit coffret en boîte de rose.

- Tenez. Ce coffret renferme douze ferrets en diamants. Gardez-le en mémoire de moi.

Buckingham prit le coffret, qu'il embrassa avec passion, puis, il partit. 

Cependant, une des dames de compagnie de sa Majesté, qui était dans la chambre de la reine, avait vu la scène. Elle en parla au cardinal à qui elle était toute dévouée.

Le cardinal tourmentait la reine et la rabaissait aux yeux de Louis XIII. Le roi en était venu à douter de la fidélité d'Anne d'Autriche envers lui-même et envers le royaume de France, et le cardinal tenait là un moyen de faire tomber à jamais la reine en disgrâce. Dès qu'il sut l'affaire du coffret, il écrivit une lettre qu'il cacheta de son sceau particulier, puis, il appela un homme de confiance.

- Partez pour Londres. Ne vous arrêtez pas un seul instant en route ! Vous remettrez cette lettre à Milady. Voici 200 pistoles. Vous en aurez autant si vous êtes de retour dans six jours !

Voici ce que disait cette lettre qui portait le sceau particulier de Richelieu:

Milady, trouvez-vous au bal auquel assistera le duc de Buckingham. Il aura, à son pourpoint, douze ferrets de diamants. Approchez-vous de lui et coupez-en deux. Aussitôt que ces ferrets seront en votre possession, prévenez-moi.