Si l'un, à court de pistoles, ne savait comment se procurer le dîner, les autres l'invitaient: ce qui appartenait à l'un, appartenait aussi aux autres. Désormais dans Paris, on ne citait jamais d'Artagnan sans citer Athos, Aramis et Porthos.
Un jour qu'il était chez lui, d'Artagnan entendit un grand bruit. Quelqu'un criait dans l'appartement du dessous:
- Au secour, à l'aide !
« Mais c'est une femme ! On frappe une femme ! Misérable ! »
L'épée au poing, il se précipita dans l'escalier. Quelques minutes plus tard, trois hommes vêtus de noir s'enfuyaient dans la rue !
Une jeune femme, évanouie, reprenait peu à peu des couleurs. Elle tendit les mains à son libérateur, elle avait le plus charmant sourire du monde.
- Mais qui êtes-vous ? Que voulaient ces hommes ?
- Je m'appelle Constance Bonacieux. Je dois aller au Louvre ! Je dois voir la reine !
- Aller au Louvre ? Voir la reine ? Pourquoi ?
- Je suis lingère, fidèle servante de sa Majesté... Le cardinal...
- Le cardinal, la reine ? Expliquez-vous donc !
- La reine a peur... mais puis-je vous confier de tel secret ? Laissez-moi aller au Louvre !
Elle levait vers d'Artagnan ses beaux yeux de braise.
Confiez-moi votre secret. Sur mon honneur de gentilhomme, je vous promets de ne le révéler à personne et de vous aider.
- La reine croit qu'on a écrit à monsieur le duc de Buckinghan en son nom pour l'attirer dans quelque piège.
- En son nom ?
- Oui, le duc brûle d'amour pour notre reine et sur un mot de sa part, il serait prêt à affronter tous les dangers.
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