《L'étranger》(7)
À un moment, il m'a dit:《Vous savez, les amis de madame votre mère vont venir la veiller aussi. C'est la coutume. Il faut que j'aille chercher des chaises et du café noir.》Je lui ai demandé si on pouvait éteindre une des lampes. L'éclat de la lumière sur les murs blancs me faitiguait. Il m'a dit que ce n'était pas possible. L'installation était ainsi faite: c'était tout ou rien.
Je n'ai plus beaucoup fait attention à lui. Il est sorti, est revenu, a disposé des chaises. Sur l'une d'elles, il a empilé des tasses autour d'une cafetière. Puis il s'est assis en face de moi, de l'autre coté de maman.
La garde était aussi au fond, le dos tourné. Je ne voyais pas ce qu'elle faisait. Mais au mouvement de ses bras, je pouvais croire qu'elle tricotait. Il faisait doux, le café m'avait réchauffé et par la porte ouverte entrait une odeur de nuit et de fleurs. Je crois que j'ai somnolé un peu.
C'est un frôlement qui m'a réveillé. D'avoir fermé les yeux, la pièce m'a paru encore plus éclatante de blacheur. Devant moi, il n'y avait pas une ombre et chaque objet, chaque angle, toutes les courbes se dessinaient avec une pureté blessante pour les yeux.
C'est à ce moment que les amis de maman sont entrés. Ils étaient en tout une dizaine, et ils glissaient en silence dans cette lumière aveuglante. Ils se sont assis sans qu'aucune chaise grinçât. Je les voyais comme je n'ai jamais vu personne et pas un détail de leurs visages ou de leurs habits ne m'échappait. Pourtant je ne les entendais pas et j'avais peine à croire à leur réalité.
Presque toutes les femmes portaient un tablier et le cordon qui les serrait à la taille faisait encore ressortir leur ventre bombé. Je n'avais encore jamais remarqué à quel point les vieilles femmes pouvaient avoir du ventre.
Les hommes étaient presque tous très maigres et tenaient des cannes. Ce qui me frappait dans leurs visages, c'est que je ne voyais pas leurs yeux, mais seulement une lueur sans éclat au milieu d'un nid de rides. Lorsqu'ils se sont assis, la plupart m'ont regardé et ont hoché la tête avec gêne, les lèvres toutes mangées par leur bouche sans dents, sans que je puisse savoir s'ils me saluaient ou s'il s'agissait d'un tic. Je crois plutôt qu'ils me saluaient. C'est à ce moment que je me suis aperçu qu'ils étaient tous assis en face de moi à dodeliner de la tête, autour du concierge. J'ai eu un moment l'impression ridicule qu'ils étaient là pour me juger.
(À suivre...)
过了一会儿,他对我说:“您知道,令堂大人的院友们也要来守灵。这是院里的习惯。我得去找些椅子、弄些咖啡来。”我问他是否可以关掉一盏大灯。强烈的灯光照在白色的墙上使我倍感困乏。他回答我说,那根本不可能。灯的开关就是这么装的,要么全开,要么全关。
之后,我懒得再去多注意他。他进进出出,把一些椅子摆好,在其中一把椅子上,围着咖啡壶放好一些杯子。然后,他在我的对面坐下,中间隔着妈妈的棺材。
那女护士也坐在里边,背对着我。我看不见她在干什么。但从她胳膊的动作来看,我相信她是在织毛线。
屋子里暖烘烘的,咖啡使我发热,从敞开的门中,飘进了一股夜晚与鲜花的气息。我觉得自己打了一会儿瞌睡。
一阵窸窸窣窣声把我弄醒了。我刚才合眼打盹儿,现在更觉屋子里白得发惨。在我面前,没有一丝阴影,每一件物体,每一个角落,所有的曲线,都轮廓分明,清晰醒目。
正在此时,妈妈的院友们进来了,一共有十来个,他们在耀眼的灯光下,静悄悄地挪动着。他们都坐了下来,没有弄响一把椅子。我盯着他们细看,我从来没有这么看过人。他们的面相与衣着的细枝末节我都没有漏过。然而,我听不见他们的任何声音,我简直难以相信他们的确存在。
几乎所有的女人都系着围裙,束在腰上的带子使得她们的肚子更为鼓出。我从来没有注意过年老的女人会有这么大的肚子。
男人们几乎都很瘦,个个拄着拐杖。在他们的脸上,使我大为惊奇的一个特点是:不见眼睛。但见一大堆皱纹之中有那么一点昏浊的亮光。这些人一落座,大多数人都打量打量我,拘束地点点头,嘴唇陷在没有牙齿的口腔里,叫我搞不清他们是在跟我打招呼,还是脸上抽搐了一下。我还是相信他们是在跟我打招呼。这时,我才发现他们全坐在我对面的门房周围,轻轻晃动着脑袋。一时,我突然产生了这么一个滑稽的印象:这些人似乎是专来审判我的。
(待续)
(翻译:柳鸣九)
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