《L'étranger》(17)
Après eux, la rue peu à peu est devenue déserte. Les spectacles étaient partout commencés, je crois. Il n'y avait plus dans la rue que les boutiquiers et les chats.
Le ciel était pur mais sans éclat au-dessus des ficus qui bordent la rue. Sur le trottoir d'en face, le marchand de tabac a sorti une chaise, l'a installée devant sa porte et l'a enfourchée en s'appuyant des deux bras sur le dossier. Les trams tout à l'heure bondés étaient presque vides. Dans le petit café «Chez Pierrot», à côté du marchand de tabac, le garçon balayait de la sciure dans la salle déserte. C'était vraiment dimanche.
J'ai retourné ma chaise et je l'ai placée comme celle du marchand de tabac parce que j'ai trouvé que c'était plus commode. J'ai fumé deux cigarettes, je suis rentré pour prendre un morceau de chocolat et je suis revenu le manger à la fenêtre.
Peu après, le ciel s'est assombri et j'ai cru que nous allions avoir un orage d'été. Il s'est découvert peu à peu cependant. Mais le passage des nuées avait laissé sur la rue comme une promesse de pluie qui l'a rendue plus sombre. Je suis resté longtemps à regarder le ciel.
A cinq heures, des tramways sont arrivés dans le bruit. Ils ramenaient du stade de banlieue des grappes de spectateurs perchés sur les marchepieds et les rambardes.
Les tramways suivants ont ramené les joueurs que j'ai reconnus à leurs petites valises. Ils hurlaient et chantaient à pleins poumons que leur club ne périrait pas. Plusieurs m'ont fait des signes. L'un m'a même crié: «On les a eus.» Et j'ai fait: «Oui», en secouant la tête. A partir de ce moment, les autos ont commencé à affluer.
La journée a tourné encore un peu. Au-dessus des toits, le ciel est devenu rougeâtre et, avec le soir naissant, les rues se sont animées. Les promeneurs revenaient peu à peu. J'ai reconnu le monsieur distingué au milieu d'autres. Les enfants pleuraient ou se laissaient tramer.
Presque aussitôt, les cinémas du quartier ont déversé dans la rue un flot de spectateurs. Parmi eux, les jeunes gens avaient des gestes plus décidés que d'habitude et j'ai pensé qu'ils avaient vu un film d'aventures.
Ceux qui revenaient des cinémas de la ville arrivèrent un peu plus tard. Ils semaient plus graves. Ils riaient encore, mais de temps en temps, ils paraissaient fatigués et songeurs. Ils sont restés dans la rue, allant et venant sur le trottoir d'en face.
Les jeunes filles du quartier, en cheveux, se tenaient par le bras. Les jeunes gens s'étaient arrangés pour les croiser et ils lançaient des plaisanteries dont elles riaient en détournant la tête. Plusieurs d'entre elles, que je connaissais, m'ont fait des signes.
Les lampes de la rue se sont alors allumées brusquement et elles ont fait pâlir les premières étoiles qui montaient dans la nuit. J'ai senti mes yeux se fatiguer à regarder ainsi les trottoirs avec leur chargement d'hommes et de lumières. Les lampes faisaient luire le pavé mouillé, et les tramways, à intervalles réguliers, mettaient leurs reflets sur des cheveux brillants, un sourire ou un bracelet d'argent.
Peu après, avec les tramways plus rares et la nuit déjà noire au-dessus des arbres et des lampes, le quartier s'est vidé insensiement, jusqu'à ce que le premier chat traverse lentement la rue de nouveau déserte. J'ai pensé alors qu'il fallait dîner. J'avais un peu mal au cou d'être resté longtemps appuyé sur le dos de ma chaise. Je suis descendu acheter du pain et des pâtes, j'ai fait ma cuisine et j'ai mangé debout.
J'ai voulu fumer une cigarette à la fenêtre, mais l'air avait fraîchi et j'ai eu un peu froid. J'ai fermé mes fenêtres et en revenant j'ai vu dans la glace un bout de tae où ma lampe à alcool voisinait avec des morceaux de pain.
J'ai pensé que c'était toujours un dimanche de tiré, que maman était maintenant enterrée, que j'allais reprendre mon travail et que, somme toute, il n'y avait rien de changé.
《局外人》(17)
这一群人过去之后,路上行人渐渐稀少。我想,那些好看好玩的地方开始热闹起来了。街上只剩下了一些商店老板与猫。
从街道两旁的榕树上空望去,天空晴和,但并不明朗。在街对面的人行道上,有个烟铺老板搬出一把椅子,放在店门口,跨坐在上面,两臂搁在椅背上。刚才拥挤不堪的电车,现在几乎全都空了。烟铺旁边那个名叫“皮埃罗之家”的小咖啡馆里,厅堂空空荡荡,一个侍者正在用锯屑擦洗地面。真是一派星期天的景象。
我也把椅子倒转过来,像烟铺老板那样放着,我觉得那样更舒服。我抽了两枝烟,又进房拿了一块巧克力,回到窗前吃了起来。
过了一小会儿,天空变得阴沉,我以为快要下暴雨了。但是,它又渐渐转晴。不过,一片片乌云飘过,使得街道阴暗了些。我抬头望着天空,一直这么待了好久。
下午五点钟,一辆辆电车在轰隆声中驶过来了,满载着一群群从郊区体育场看比赛回来的人,有些人就站在踏板上,有些则扶着栏杆。跟在后面的几辆电车载的是运动员,我是从他们的小手提箱认出来的。
他们使劲地高呼,歌唱,嚷嚷他们的团队将永远战无不胜。好几个运动员朝我打招呼,其中一个对我喊道:“我们赢了他们。”我也回喊了一声“没错”,同时使劲点点脑袋。电车过去,街上的小汽车就开始一拥而至了。
天色有点暗了。屋顶的上空变成淡红色,随着暮色渐至,那些假日出游的人陆续往回走。我在人群中认出了那位优雅的先生。他家的几个孩子哭泣着跟在父母的后头。
这时,附近的电影院一股脑儿将所有的观众都倾泻在大街上。那些观众中,青年人的行为举止比平日多了几分冲劲,我猜他们刚才看的是一部惊险片。
从城里电影院回来的观众则姗姗来迟。他们显得较为庄重。他们也说说笑笑,但显得疲倦并若有所思。他们待在街道上,在对面的人行道上踱来踱去。
这一带的少女们,不着帽,披着发,挽着胳臂在街上走,小伙子们则打扮得整整齐齐,为的是跟她们擦身而过。他们不断高声地开玩笑,招得姑娘们格格直笑,还回过头来瞅瞅他们。姑娘们之中有几个我是认得的,她们也在跟我打招呼。
这时,街灯突然一齐亮了,使得在夜空中初升的星星黯然失色。老这么盯着灯光亮堂、行人熙攘的人行道,我感到眼睛有些发累。灯光把潮湿的路面与按时驶过的电车照得闪闪发亮,也映照着油亮的头发、银制的手镯与人的笑容。
过了一会儿,电车渐渐稀疏了,树木与街灯的上空,已是一片漆黑。不知不觉,附近这一带已阒无一人,于是,又开始有猫慢吞吞地踱过空寂的街道,我这才想到该吃晚饭了。倚靠在椅背上待的时间实在太久,我的脖子有点酸痛。我下楼买了面包与果酱,自己略加烹调,站着就吃完了。
我想在窗口抽枝烟,但空气凉了,我略感凉意。我关上窗户,转过身来,从镜子里看见桌子的一角上放着我的酒精灯与几块面包。
我想,这又是一个忙忙乱乱的星期天。妈妈已经下葬入土,而我明天又该上班了,生活仍是老样子,没有任何变化。
(翻译:柳鸣九)
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