《L'étranger》(16)
Le soir, Marie avait tout oublié. Le film était drôle par moments et puis vraiment trop bête. Elle avait sa jambe contre la mienne. Je lui caressais les seins. Vers la fin de la séance, je l'ai embrassée, mais mal. En sortant, elle est venue chez moi.
Quand je me suis réveillé, Marie était partie. Elle m'avait expliqué qu'elle devait aller chez sa tante. J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé: je n'aime pas le dimanche. Alors, je me suis retourné dans mon lit, j'ai cherché dans le traversin l'odeur de sel que les cheveux de Marie y avaient laissée et j'ai dormi jusqu'à dix heures.
J'ai fumé ensuite des cigarettes, toujours couché, jusqu'à midi. Je ne voulais pas déjeuner chez Céleste comme d'habitude parce que, certainement, ils m'auraient posé des questions et je n'aime pas cela. Je me suis fait cuire des œufs et je les ai mangés à même le plat, sans pain parce que je n'en avais plus et que je ne voulais pas descendre pour en acheter.
Après le déjeuner, je me suis ennuyé un peu et j'ai erré dans l'appartement. Il était commode quand maman était là. Maintenant il est trop grand pour moi et j'ai dû transporter dans ma chambre la table de la salle à manger.
Je ne vis plus que dans cette pièce, entre les chaises de paille un peu creusées, l'armoire dont la glace est jae, la table de toilette et le lit de cuivre. Le reste est à l'abandon.
Un peu plus tard, pour faire quelque chose, j'ai pris un vieux journal et je l'ai lu. J'y ai découpé une réclame des sels Kruschen et je l'ai collée dans un vieux cahier où je mets les choses qui m'amusent dans les journaux. Je me suis aussi lavé les mains et, pour finir, je me suis mis au balcon.
Ma chambre donne sur la rue principale du faubourg. L'après-midi était beau. Cependant, le pavé était gras, les gens rares et pressés encore. C'étaient d'abord des familles allant en promenade, deux petits garçons en costume marin, la culotte au-dessous du genou, un peu empêtrés dans leurs vêtements raides, et une petite fille avec un gros nœud rosé et des souliers noirs vernis.
Derrière eux, une mère énorme, en robe de soie marron, et le père, un petit homme assez frêle que je connais de vue. Il avait un canotier, un nœud papillon et une canne à la main.
En le voyant avec sa femme, j'ai compris pourquoi dans le quartier on disait de lui qu'il était distingué. Un peu plus tard passèrent les jeunes gens du faubourg, cheveux laqués et cravate rouge, le veston très cintré, avec une pochette brodée et des souliers à bouts carrés. J'ai pensé qu'ils allaient aux cinémas du centre. C'était pourquoi ils partaient si tôt et se dépêchaient vers le tram en riant très fort.
(À suivre......)
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《局外人》(16)
晚上,玛丽把这件事抛到了脑后。这个片子有些地方挺滑稽,但实在很蠢。她的腿靠着我的腿,我抚摩她的乳房。电影快散场的时候,我抱吻了她,但没有吻好。出了电影院,她随我到了我的住所。
我醒来的时候,玛丽已经走了。她跟我说过她得到她姨妈家去。我想起了今天是星期天,这真叫我烦,我从来都不喜欢过星期天。于是,在床上翻了个身,努力去寻找玛丽的头发在枕头上留下的海水咸味。我一直睡到十点钟。
然后,仍然躺在床上,不断抽烟,一直抽到了中午。我像往常一样不喜欢到塞莱斯特的饭店去吃饭,因为,那里肯定有一熟人会向我提出种种问题,这我可不喜欢。我煮了几个鸡蛋,就着盘子吃掉了,也没有用面包,面包早就吃完了,我一直不愿意下楼去买。
吃罢饭,我有点烦闷,就在房间里转来转去。妈妈在的时候,这套房子大小合适;现在,我一个人住就显得太空荡了。我不得不把饭厅里的桌子搬到卧室里来。我只用我这一间,几张已经有点塌陷的麦秸椅子、一个镜面已经旧得发黄的柜子、一个梳妆台,还有一张铜床,我就生活在这个空间里,其他的空间我都不管了。
又过了一会儿,我为了消磨时光,就拿起一张旧报纸读了起来。我把克吕逊盐业公司的一则广告剪下来,粘贴在一个旧本子上,报纸上种种叫我开心的东西,我都贴在那里面。之后,我洗了洗手,事情告一段落,我来到阳台上。
我的房间正朝着本区一条主要街道。中午,天气晴朗,但马路肮脏,行人稀少又来去匆匆。我先看见一家家出来散步的人,有两个穿海军服的小男孩,短裤长得过了膝盖,笔挺的服装使得他们举止拘谨。还有一个小女孩,头上扎着玫瑰红的大花结,脚穿黑色的漆皮鞋。
在孩子的后面,是他们的母亲,身材高大,穿着栗色连衣裙,父亲则是一个相当瘦弱的小个子,我颇眼熟。他戴着扁平的狭边草帽,领口扎着蝴蝶结,手持一根文明杖。
看见他跟他妻子在一起,我明白了为什么这个区的人都说他秀气优雅。过了一小会儿,走来一群郊区的年轻人,头发油光锃亮,打着大红领带,衣服腰身紧俏,装佩着绣花口袋,脚上穿的是方头皮鞋。我猜他们是到城里去看电影的,所以这么早就动身。他们一伙人急急忙忙赶电车,还高兴地说说笑笑。
(翻译:柳鸣九)
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