肖像-许拜维艾尔-脱脱不花朗读-161109

肖像-许拜维艾尔-脱脱不花朗读-161109

00:00
07:51

肖像


母亲,我很不明白人们是如何找寻那些死者的,

我迷途在我的灵魂,它的那些险阻的脸儿,

它的那些荆刺以及它的那些目光之间。

帮助我从那些眩目惊心的嘴唇所憧憬的,

我的界域中回来吧,

帮助我寂然不动吧,

那许多动作隔离着我们,许多残暴的猎犬!

让我俯就那你的沉默所形成的泉流,

在你的灵魂所撼动的枝叶底一片反照中。

啊!在你的照片上,

我甚至看不出你的目光是向哪一面飘的。

然而我们,你的肖像和我自己,却走在一起,

那么地不能分开

以致在除了我们便无人经过的

这个隐秘的地方

我们的步伐是类似的。

我们奇妙地攀登山岗和山峦,

而在那些斜坡上像无手的受伤者一样地游戏。

一枚大蜡烛每夜流着,溅射到晨曦的脸上,——

那每天从死者的沉重的床中间起来的,

半窒息的,

迟迟认不出自己的晨曦。

 

我的母亲,我严酷地对你说着话,

我严酷地对死者们说着话,因为我们应该

站在滑溜的屋顶上,

两手放在嘴的两边,并用一种发怒的音调

去压制住那想把我们生者和死者隔绝的

震耳欲聋的沉默,而对他们严酷地说话的。


我有着你的几件首饰,

好像是从河里流下来的冬日的断片,

在这有做着“不可能”的囚徒的新月

起身不成而一试再试的

溃灭的夜间,

在一只箱子底夜里闪耀着的这手钏,便是你的。

这现在那么弱地是你的我,从前却那么强地是你,

而我们两人是那么牢地钉在一起,竟应该同死,

像是在那开始有盲目的鱼

有眩目的地平线的

大西洋的水底里互相妨碍泅水

互相蹴踢的两个半溺死的水手一样。

 

因为你曾是我,

我可以望着一个园子而不想别的东西,

可以在我的目光间选择一个,

可以去迎迓我自己。

或许现在在我的指甲间,

还留着你的一片指甲,

在我的睫毛间还羼着你的一根睫毛;

如果你的一个心跳混在我的心跳中,

我是会在这一些之间辨认它出来

而我又会记住它的。


可是心灵平稳而十分谨慎地

斜睨着我的

这位我的二十八岁的亡母,

你的心还跳着吗?你已不需要心了,

你离开了我生活着,好像你是你自己的姊妹一样。

你穿着什么都弄不旧了的就是那件衫子,

它已很柔和地走进了永恒

而不时变着颜色,但是我是唯一要知道的。


黄铜的蝉,青铜的狮子,粘土的腹蛇,

此地是什么都不生息的!

唯一要在周遭生活的

是我的欺谎的叹息。

 

这里,在我的手腕上的

是死者们底矿质的脉搏

便是人们把躯体移近

墓地的地层时就听到的那种。




Le Portrait


Mère, je sais très mal comme l’on cherche les morts,

Je m’égare dans mon âme, ses visages escarpés,

Les ronces et ses regards.

Aide-moi à revenir

De mes horizons qu’aspirent des lèvres vertigineuses,

Aide-moi à être immobile,

Tant de gestes nous séparent, tant de lévriers cruels!

Que je penche sur la source où se forme ton silence

Dans un reflet de feuillage que ton âme fait trembler.

Ah ! sur ta photographie

Je ne puis pas même voir de quel côté souffle ton regard. 


J’ai été toi si fortement, moi qui le suis si faiblement,

Et si rivés tous les deux que nous eussions dû mourir ensemble

Comme deux matelots mi-noyés, s’empêchant l’un l’autre de nager,

Se donnant des coups de pied dans les profondeurs de l’Atlantique

Où commencent les poissons aveugles

Et les horizons verticaux. 


Mais ton cœur bat-il encore? Tu n’as plus besoin de cœur,

Tu vis séparée de toi comme si tu étais ta propre sœur,

Ma morte de vingt-huit ans,

Me regardant de trois quarts,

Avec l’âme en équilibre et pleine de retenue.

Tu portes la même robe que rien n’usera plus,

Elle est entrée dans l’éternité avec beaucoup de douceur

Et change parfois de couleur, mais je suis seul à savoir.


Cigales de cuivre, lions de bronze, vipères d’argile,

C’est ici que rien ne respire!

Le souffle de mon mensonge

Est seul à vivre alentour.

Et voici à mon poignet

Le pouls minéral des morts,

Celui-là que l’on entend si l’on approche le corps

Des strates du cimetière.

Un ongle de tes mains parmi les ongles de mes mains, 

Un de tes cils mêlé aux miens;


Un de tes battements s'égare-t-il parmi les battements de mon cœur, 

Je le reconnais entre tous 

Et je sais le retenir.


Mais ton cœur bat-il encore? 

Tu n'as plus besoin


de cœur, 

Tu vis séparée de toi comme si tu étais ta propre sœur, 

Ma morte de vingt-huit ans, 

Me regardant de trois quarts, 

Avec l'âme en équilibre et pleine de retenue. 

Tu portes la même robe que rien n'usera plus, 

Elle est entrée dans l'éternité avec beaucoup de douceur 

Et change parfois de couleur, mais je suis seul à savoir.


Cigales de cuivre, lions de bronze, vipères d'argile,

C'est ici que rien ne respire!

Le souffle de mon mensonge

Est seul à vivre alentour.


Et voici à mon poignet

Le pouls minéral des morts,

Celui-là que l'on entend si l'on approche le corps

Des strates du cimetière.


作者 / [法国] 许拜维艾尔

翻译 / 戴望舒

朗读 / 脱脱不花

值守 / 李老乐

出品 / 读首诗再睡觉(dushoushizaishuijiao)

以上内容来自专辑
用户评论

    还没有评论,快来发表第一个评论!